• La légende des barons du Gévaudan

    La légende des Barons du Gévaudan

     

    Un jeune homme d'honnête condition, originaire de Mende, prit envie d'aller à Paris pour y trouver meilleure fortune. Il fut envoyé à la Cour du Roi de Hongrie. Il remplit sa mission avec tant de zèle qu'il devint le confident du roi. Ses entrées au Palais royal lui ouvrirent le cœur de la fille unique du roi. Mais de ce mariage il n'en fallait parler, l'héritière du trône de Hongrie ne peut épouser un berger du Gévaudan.  

        L'infortuné prétendant n'eut d'autre ressource que d'enlever celle qu'il aimait. Persuadé de la noble extraction de son amant, la jeune fille ramassa, certain soir, bijoux, bagues et joyaux et se retirant dans sa chambre sous prétexte de dévotion pour éloigner la sollicitude encombrante des serviteurs, sortit en secret et rejoignit le lieu du rendez-vous dès la nuit venue. Le jeune homme l'attendait et chevauchant sans arrêt amena sa fiancée clandestine en Gévaudan.

        Ils se mirent en ménage, et eurent sept enfants mâles..
    Mais les ressources manquèrent rapidement, force fut aux jeunes époux de mettre très tôt leurs trois aînés en apprentissage. Le premier fut destiné à être charpentier, le second maçon, le troisième tourneur..

        Le Roi de Hongrie recherchait sa fille. Il pensa que le jeune homme qui avait disparu en même temps que celle-ci, pouvait bien être l'auteur du rapt. Il fit route vers le Gévaudan. Dès qu'il eût connaissance de l'arrivée du Roi, le jeune homme prit la fuite et se retira dans un nid d'aigle à la cime d'un rocher escarpé. Mais le hasard voulut que deux capitaines de la garde royale fussent logés dans sa maison.

        La princesse, de peur d'être reconnue, ne se montrait point. Le roi l'apprit et voulut connaître si cette femme avait sujet de se plaindre de ses deux capitaines. Il la fit appeler devant lui. La jeune femme obéit et reconnaissant le roi son père implora à ses genoux humblement pardon. Le roi pardonna et sa fille et son gendre. Les enfants lui furent présentés, les trois aînés avec leurs outils : le charpentier avec une hache, le maçon un marteau, le tourneur un tour...

        Le roi ne voulut point retourner en Hongrie, il abandonna ses titres et acheta le pays de Gévaudan qu'il fit ériger en comté. La couronne comtale fut pour son gendre, il se réserva l'évêché. A la mort du comte, l'évêque retira l'évêché et le comté pour lui, laissant les sept baronnies aux fils du comte. Pour cette raison, le premier des barons du Gévaudan porte dans ses armoiries une hache, c'est le baron d'Hacher (Apchier), le second un marteau pour couper les pierres, le baron de Peyre, le troisième une tour, le baron du Tournel. Les quatre autres : Randon, Canilhac, Cénaret, Florac prirent le nom de la terre qui leur était dévolue.. ."  

        Ainsi, d'après la légende, la huitième baronnie du Gévaudan, celle de Mercoeur, dont les limites s'étendaient à l'Auvergue, serait d'institution plus récente.


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